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César des lycéens 2025

La participation de la classe de Terminale Agora du lycée de Haute Auvergne au César des lycéens a été un projet fédérateur et stimulant. En effet, les 14 élèves ont pu voir 5 films récemment sortis au cinéma, l’occasion pour eux de sortir de leurs pratiques culturelles habituelles, de débattre et donc de favoriser le vivre ensemble mais aussi de rendre compte de leur projet sous forme de critique cinématographique.

Tout d’abord, la participation au César des lycéens a été une opportunité pour les élèves de se confronter à des films qu’ils ne seraient sans doute pas allés voir par eux-mêmes. La majorité des élèves de la classe étant issus de milieu rural, le cinéma est pour eux souvent bien loin de leurs pratiques culturelles habituelles. Ainsi, le projet a permis de développer leurs connaissances artistiques et de leur ouvrir le champ des possibles.

De plus, chaque visionnage a été suivi par une discussion animée de type débat dépassant le simple cadre du « j’aime / je n’aime pas ». Les élèves ont été invités à formuler des arguments précis afin d’étayer leur position vis-à-vis du long-métrage précédemment vu. Des points précis ont été abordés tels que le cadrage, la mise en scène, les musiques extradiégétiques,… avec le professeur référent et le gérant du cinéma Le Delta. Les apprenants ont donc pu faire entendre leur voix tout en écoutant et respectant celle de leurs collègues. Ce point est extrêmement important dans la mesure où des soucis relationnels existent entre les élèves de cette filière. Le César des lycéens n’a évidement pas permis de régler tous les problèmes mais a favorisé le respect, la tolérance et le vivre ensemble au moins durant ce moment suspendu.

Enfin, les élèves ont été enjoints de réaliser une critique cinématographique pour rendre compte individuellement de leurs avis. Une méthodologie a été travaillée en classe, basée sur des exemples concrets. L’objectif de ce compte-rendu en autonomie est de permettre aux étudiants de prendre du recul sur les films vus et de structurer leur pensée à l’écrit. Les travaux des élèves seront consultables au cdi dans un recueil et seront insérés aux padlets que les élèves alimentent depuis la classe de seconde pour parfaire leur formation professionnelle.

Pour conclure, le César des lycéens a ravi les élèves, et bien que le vote final ait plutôt été unanime, les discussions et les réalisations des élèves ont favorisé la concentration, le vivre ensemble et le savoir argumenter. Il ne ressort donc que du positif de ce « marathon du film », comme les jeunes adultes ont pu le mentionner au cours de la semaine.

 

Quelques critiques

 

Le cœur en fanfare

 

Thibault, chef d’orchestre réputé à l’échelle mondiale et représenté par Benjamin Lavernhe dans le rôle de premier de classe, découvre qu’il est atteint d’une leucémie. il  a besoin d’une greffe de moelle osseuse et  constate qu’il a été adopté, il fait la connaissance de son frère biologique. Pierre Lottin joue le rôle de Jimmy, un ouvrier nordiste qui joue du trombone dans la fanfare locale.

 

Ce film au scénario simple est vraiment captivant et touchant. Captivant car il met en lumière les disparités entre les différentes classes sociales. Le réalisateur a fait un choix remarquable en mettant en avant une diversité de personnages. Grâce à ce choix, le spectateur peut s’identifier à plusieurs d’entre eux, ce qui rend l’expérience cinématographique plus immersive. Ce film est remarquable car il montre l’établissement de liens entre deux frères qui ne se sont jamais croisés et qui ne se connaissent pas. Ils viennent tous deux de mondes différents, et leurs différences vont en faire leur force. Malgré leurs différences, ils vont finalement partager une passion commune pour la musique. Les acteurs dégagent une énergie débordante et jouent leur rôle avec sincérité. Les moments comiques sont à la fois drôles et apaisants, tandis que les scènes émouvantes sont également empreintes de profondeur. L’utilisation de la musique est extrêmement efficace. La fanfare, avec son harmonie et son rythme joyeux, est le moteur du film. Les bandes musicales sont très réussies et très bien choisies. Elles soulignent les liens qui se créent entre les personnages au cours du film. Les échanges entre les membres du groupe sont souvent empreints de tendresse et d’humour, ce qui rend l’intrigue légère. Ce film, à l’histoire simple, parvient à nous toucher avec sa grande sincérité et sa positivité. Il communique des valeurs humaines authentiques. Le film est un vrai régal sur le plan visuel. Les décors sont diversifiés et extrêmement bien filmés, allant de la salle de concert aux rues du nord. Une ambiance est créée, plongeant le spectateur dans l’univers des musiciens. Le choix des musiques et des lumières varie en fonction des émotions, ce qui rend les scènes encore plus émouvantes. Enfin, ce film ne permet pas seulement de se divertir ; il propose également un moment de réflexion sur l’importance de l’entraide et du soutien partagé. En fanfare montre que la musique peut servir de refuge et de force dans les moments difficiles.

En fanfare est une œuvre cinématographique qui touche et inspire. Ce film mérite d’être vu et apprécié par les spectateurs qui aiment les histoires humaines grâce à ses bandes sonores entraînantes et ses performances d’acting exceptionnelles. C’est un magnifique hommage à la puissance de la musique et à la manière dont elle peut unir les personnes.

Lee-Lou

Miséricorde : un drame sans force ni intensité

  

Dans Miséricorde, Alain Guiraudie nous emmène dans un village aveyronnais où Jérémie (Félix Kysyl) revient pour assister aux funérailles de son ancien patron boulanger. Alors que la veuve, Martine, interprétée par Catherine Frot l’accueille avec bienveillance, son fils Vincent (Jean-Baptiste Durand) se montre froid et distant, créant des tensions grandissantes. Ce film tente de créer une atmosphère sombre et intrigante, mais échoue à retenir l’attention. L’histoire, bien que prometteuse, manque de rythme.

Ce film déçoit, surtout à cause de son rythme trop lent et de son histoire prévisible. Dès le début, l’intrigue semblait intéressante avec le retour de Jérémie pour les funérailles de son ancien employeur mais rapidement, l’histoire devient plate. Ce manque d’intensité se retrouve aussi dans le jeu des acteurs. Félix Kysyl, Catherine Frot et J-Baptiste Durand jouent leurs rôles correctement, mais sans profondeur. Par exemple, Vincent est censé être en conflit avec Jérémie mais on ne ressent jamais vraiment de tensions entre eux, ce qui rend leurs disputes peu convaincantes. Les dialogues manquent de naturel. Quand Jérémie parle à Martine, leurs discussions manquent de sincérité. Les personnages discutent mais on dirait qu’ils ne s’écoutent jamais vraiment et ne se comprennent pas. Aussi, il est difficile de s’attacher à eux. Jérémie en particulier reste fermé du début à la fin sans réel changement. Par ailleurs, un événement grave survient dans l’histoire mais il ne crée ni suspense ni émotion. Les images sont jolies mais l’ambiance du film ne réussit pas à capter l’attention. Les paysages de l’Aveyron sont présents, mais peu exploités pour renforcer les sensations de mal-être. Ils restent en arrière-plan sans ajouter de perspectives à l’intrigue. De même, la musique est très discrète, presque absente. Elle n’accompagne pas de scène forte et n’ajouter donc ni émotion ni suspense. Cela rend le film encore plus plat et lui enlève du dynamisme.

Vous l’aurez compris, ce film ne tient pas ses promesses et risque donc de décevoir les amateurs de suspense. Dommage pour un « policier »…

Clémence